Dr Ndella DIOUF, membre du Groupe franco-africain d’oncologie pédiatrique – Se former en France pour développer ses compétences et mieux soigner les enfants au Sénégal

Dr Ndella DIOUF, membre du Groupe franco-africain d’oncologie pédiatrique – Se former en France pour développer ses compétences et mieux soigner les enfants au Sénégal

En septembre 2016, le Dr Ndella Diouf quitte le Sénégal et décolle pour Paris pour intégrer le service d’oncologie  pédiatrique du Pr Leverger à Trousseau. Son ambition ? Se former en France et passer son diplôme inter-universitaire d’oncologie pédiatrique. Ces échanges de compétences sont possibles depuis les années 2000 grâce au groupe franco-africain d’oncologie pédiatrique, association médicale créée en 2000 par le Pr Jean Lemerle (ancien responsable de l’oncologie pédiatrique à l’Institut Gustave Roussy).

Quelles sont les missions de cette association ?

Ndella DIOUF « Le groupe participe activement à la prise en charge des petits patients en leur permettant d’accéder à des traitements gratuits. Des protocoles ont été établis pour pouvoir soigner les cancers de l’enfant en Afrique en adéquation avec notre contexte, et nos conditions de travail qui sont très différentes de celles de Paris. Nous sommes actuellement 16 pays du Maghreb et d’Afrique francophone à participer à ce programme dont le Sénégal d’où je suis originaire.  Deux nouveaux pays doivent intégrer ce dispositif dans les prochaines années… »

Quelles ont été vos motivations pour intégrer ce programme d’échange ?

Ndella DIOUF « Après ma thèse et mon doctorat en médecine, j’ai été affectée dans l’unité d’oncologie pédiatrique de mon hôpital. J’ai appris cette discipline pendant les cours du service mais surtout sur le terrain.

Aujourd’hui, je souhaite valider mes acquis et compléter mes connaissances en validant un diplôme. Mon patron, le Pr Claude Morera, est l’un des membres fondateurs du groupe franco-africain d’oncologie pédiatrique, j’ai donc pu participer au programme. Le Pr Leverger m’accueille  dans son service depuis le mois de septembre. En juin, je passe le diplôme et je repars vivre au Sénégal. J’ai hâte de revoir ma famille et mes enfants mais le retour risque d’être compliqué, les conditions de travail sont tellement différentes !

Pouvez-vous, nous en dire plus ?

Ndella DIOUF «  En France, les règles d’hygiène sont exemplaires et les enfants ne souffrent pas ou très peu… Au Sénégal, la gestion de la douleur est beaucoup moins évidente.   En termes d’effectif,  c’est également  très différent. Par exemple dans mon unité, il y a seulement 3 médecins pour 200 nouveaux cas par an, 20 lits d’hospitalisation et 2 infirmiers. Parfois, des bénévoles nous rejoignent pour nous aider.  Mes  journées se terminent uniquement lorsque j’ai plus de patient à gérer.  Être pédiatre au Sénégal est un défi de tous les jours.  C’est loin d’être simple mais pour moi c’est une obligation, on ne peut pas laisser ces enfants seuls.J’ai  1000 raisons de partir  mais j’ai aussi 1000 raisons de tenir le coup et de tout mettre en œuvre pour soigner mes patients. »

En savoir plus sur l’association 

Le GFAOP est devenu l’organisme de référence en matière de prise en charge du cancer pédiatrique en Afrique :

  • 16 pays et 19 unités : Algérie, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’ivoire, Centrafrique, Congo RD, Congo Brazzaville,Guinée Conakry,  Mali, Mauritanie, Madagascar, Maroc, Niger, Sénégal, Togo,Tunisie
  • 5 types de cancers traités selon les protocoles GFAOP : Leucémies LAL, , Rétinoblastomes, Néphroblastomes, Lymphome de Burkitt, ,Lymphome de Hodgkin soit 600 enfants en 2016plus de 8500 enfants qui ont déjà été pris en charge dans les services en Afrique sub-saharienne depuis 2000.
  • des taux de guérison pouvant atteindre 54 à 70% selon les types de cancer ( 80 à 85 % de guérison en France tout cancer de l’enfant confondus)
  • plus de 240 personnes (médecins et infirmiers) formées à l’oncologie pédiatrique et travaillant en réseau.